« En faisant la restauration des vitraux, c’est mon aspiration de protéger cet aspect de l’histoire de l’art, de le promouvoir, et de le démocratiser. »
Qu’est-ce que la conservation-restauration?
L’objectif de la conservation-restauration n’est pas de remettre les objets dans un état « neuf », mais plutôt de prolonger leur durée de vie en tant que symbole de l’histoire. La conservation-restauration comprend des interventions très spécifiques dont le fondement est de sauvegarder un objet tout en respectant sa signification culturelle, historique, esthétique, éthique et artistique. Tout objet, protégé (classé, enregistré, inventorié, etc.) ou non, qui présente une valeur sentimentale, historique, esthétique ou documentaire relève de cet objectif.
Dans le cas du vitrail, il n’y a pas deux objets identiques et chacun subira des altérations diverses et variées. Les faces internes et externes d’un panneau (y compris son verre, son plomb et sa peinture) n’ont pas les mêmes caractéristiques et supportent des conditions environnementales différentes. Les panneaux sont soumis à des dommages physiques et mécaniques tels que la condensation, les micro-organismes, les dépôts, la pression du vent, le vandalisme, et la liste est longue…
Avant toute intervention, l’objet vitrail est étudié et documenté, et les causes de détérioration sont identifiées, et un étude préalable est réalisée. Une fois identifiées, le conservateur-restaurateur peut alors élaborer une proposition de plan de traitement qui sera approuvée par le propriétaire de l’objet. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’une intervention sur l’objet ou son environnement peut être entreprise.
Différents types de traitements comprennent, mais ne sont pas limités à: le nettoyage, la consolidation du verre, le comblement des lacunes, la consolidation du réseau de plomb, le traitement des ferronneries, ou encore l’installation d’un système de vitrage protecteur.
Tout cela se fait dans le respect des normes internationalement reconnues en matière de conservation-restauration, telles que celles établies par : le Corpus Vitrearum Medii Aevi (CVMA, 2004), la Charte de Venise (1964), les Directives professionnelles de l’E.C.C.O. (1993/4), le Document Nara sur l’Authenticité (1994), et la Charte de Burra (2013).
Kabinettscheibe Suisse datant de 1630 avant et après restauration, collection privée
C’est quoi, l’étude préalable?
Dans le cas du vitrail, il n’y a pas deux objets identiques et chacun subira des altérations diverses et variées. Les faces internes et externes d’un panneau (y compris son verre, son plomb et sa peinture) n’ont pas les mêmes caractéristiques et supportent des conditions environnementales différentes. Les panneaux sont soumis à des dommages physiques et mécaniques tels que la condensation, les micro-organismes, les dépôts, la pression du vent, le vandalisme, et la liste est longue…
L’étude préalable est une procédure préliminaire qui nous permet d’établir et de documenter l’état de l’objet. L’importance de l’objet, ses matériaux d’origine, l’étendue de sa détérioration, de son altération et de sa perte font partie de cette documentation.
La documentation comprend :
- Documentation écrite sur l’état de l’objet, ses matériaux, sa datation, sa provenance, ses dimensions, sa localisation, etc.
- Des photographies générales de l’arrière, de l’avant et des côtés d’un objet.
- Des photographies détaillées des dommages ou des altérations de l’objet
- Des diagrammes (comme illustré ci-dessous) permettant d’annoter et de représenter facilement les phénomènes d’altération (tels que la peinture manquante ou décollée, les fissures, la croissance de micro-organismes, etc.)
Photographie et Diagramme de l’Etat du panneau avant restauration
Qui est le conservateur-restaurateur?
Le conservateur-restaurateur travaille sur l’œuvre elle-même.
C’est un spécialiste ayant reçu une formation spécifique en conservation-restauration, lui permettant d’intervenir avec des traitements appropriés et un code de déontologie reconnu internationalement.
Son travail est un art avec des compétences manuelles couplé à des connaissances théoriques et à une formation qui lui permettent d’évaluer une situation, d’agir, d’évaluer et comprendre les impacts de son intervention.
Un conservateur-restaurateur a plusieurs tâches principales:
- L’examen de l’œuvre:
Il s’agit d’une procédure préliminaire qui leur permet d’établir et de documenter l’état de l’objet. L’importance de l’objet, ses matériaux d’origine, l’étendue de sa détérioration, de son altération et de sa perte font partie de cette documentation. - Stockage
Lorsqu’un objet est destiné à être stocké plutôt qu’à être exposé, le conservateur-restaurateur est chargé de créer des solutions de stockage appropriées à court et à long terme. Cela peut inclure les conditions de stockage elles-mêmes ou l’emballage.
- Documentation:
Toutes les interventions sont accompagnées d’une documentation photographique et écrite réalisée avant, pendant et après l’intervention. - Création et mise en œuvre d’un plan de traitement:
Cela peut se faire par des mesures directes et indirectes. Les mesures directes comprennent la restauration, qui consiste à améliorer l’apparence de l’objet afin d’en faciliter la compréhension, ou à intervenir pour arrêter le processus de dégradation. Les moyens indirects de traitement sont préventifs, c’est-à-dire que des actions sont entreprises pour retarder ou empêcher (davantage) la détérioration ou la dégradation d’un objet, en contrôlant son environnement.
Panneau dans son emballage de qualité archival après restauration prêt à être remis à son propriétaire
Les conservateurs-restaurateurs font tout cela et bien plus encore !
Par exemple, ils sont aussi des éducateurs qui participent à des événements de sensibilisation et de promotion détaillant l’importance de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel.
Ce sont des chercheurs qui étudient et publient des travaux dans leur domaine d’expertise.
Ce sont des étudiants, qui se tiennent constamment au courant des pratiques modernes grâce à la formation continue, aux publications, aux chercheurs et à leurs collègues.
Ce sont également des travailleurs indépendants qui peuvent être engagés pour valoriser le patrimoine ou fournir des recommandations et des études préalables à la soumission de marchés publics.
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